(mise à jour le 29 Avril 2016)
Qu’est-ce qu’un compte bancaire offshore privé ?
Un compte bancaire offshore privé est un compte que vous ouvrez – en votre Nom personnel – auprès d’une banque située à l’étranger. Ouvrir un compte offshore privé est tout à fait légal, vous avez par contre obligation de le déclarer au FISC.
Les accords d’échanges d’informations, l’opération « cartes bancaires étrangères, et les autres moyens à disposition du Fisc leur permettent aujourd’hui de tracer plus facilement et plus rapidement les comptes privés.
Jusqu’à très récemment, les comptes Business n’étaient pas concernés par les échanges d’information, mais la mise en place de l’AEOI va apporter une transparence quasi-totale sur les bénéficiaires des comptes personnels et professionnels.
Idées reçues sur les comptes bancaires Offshore
- Ces comptes bancaires sont réservés aux riches comme Liliane Bettencourt. C’est FAUX
- Il faut s’appeler James Bond pour avoir un compte numéroté. C’est FAUX
- Les banques offshore sont toujours dans des îles peu recommandables, c’est FAUX
- Les comptes offshore sont faits pour les trafiquants de drogues et les mafieux, c’est FAUX
- Les comptes offshore coûtent chers, c’est FAUX
- Il faut avoir des relations pour ouvrir un compte offshore, c’est FAUX
Pour ouvrir un compte offshore, il suffit généralement d’une simple pièce d’identité et d’un dépôt initial (500 Euros par exemple). Vous pouvez ouvrir un compte offshore dans la banque de votre choix et si vous optez pour une banque grand-publique les frais bancaires seront tout à fait comparables à ceux de votre compte personnel en France. Un entretien avec un commercial de la banque peut être nécessaire pour ouvrir un compte, mais cela se fait sur simple demande de rendez-vous au guichet ou au standard.
Pourquoi ouvrir un compte bancaire offshore ?
Vous pensez peut-être à « Pour cacher de l’argent au FISC ? », ce qui est vrai pour un certain nombre de clients français de ces banques offshore. Mais concrètement, un compte offshore vous permet de :
- percevoir des dividendes,
- protéger votre patrimoine,
- gérer votre succession,
- préparer un investissement immobilier à l’étranger,
- contourner un interdit bancaire (cela arrive aussi à des gens très biens).
Quelles sont les précautions à prendre avec un compte offshore ?
La loi française oblige à déclarer au Fisc ses comptes bancaires en France et à l’étranger, ainsi que ses participations dans des sociétés Françaises ou Etrangères. Mais de nombreux comptes offshore privés ont été ouverts pas pour ne pas déclarer les fonds aux autorités fiscales.
Il existe 2 situations possibles :
1. Vous êtes déjà le bénéficiaire d’un compte bancaire offshore
A partir de 2017 la mise en place en de l’échange automatique d’informations (AEOI) va permettre au Fisc Français d’avoir connaissance de tous les comptes offshore des résidents Français : plus de 100 pays on signé cet accord et d’autres signeront dans les mois à venir.
Si vous êtes le bénéficiaire d’un compte offshore situé dans l’un des pays signataires de l’AEOI et que votre compte n’a jamais été déclaré au Fisc, vous êtes a priori dans une position très difficile :
- Si votre compte a été fermé avant le 1er Janvier 2016, il y a une petite chance pour que l’existence de ce compte ne soient pas transmise au Fisc Français. Mais cela dépend uniquement de la banque et de sa décision de transmettre ces informations ou pas.
- Si votre compte était encore actif au 1er Janvier 2016, le Fisc Français en aura connaissance en 2017 ou 2018, lorsque les échanges entre pays seront effectifs. Dans ce cas vous pouvez uniquement minimiser les pénalités que le Fisc souhaitera appliquer en déclarant ce compte offshore le plus tôt possible.
L’actualité récente a montré que déplacer des fonds d’un compte étranger vers un autre compte est un facteur maladroit et aggravant : évitez de faire comme Jérôme Cahuzac ou Lionel Messi !
2. Vous souhaitez ouvrir un compte bancaire offshore privé ou professionnel
Avant il était assez facilement possible de « dissimuler » des fonds à l’étranger en utilisant une compte bancaire offshore. Pour ce faire, certaines précautions étaient nécessaires :
- Ne pas choisir une filiale de banque française implantée à l’étranger : ce qui permettait d’éviter les risques de reporting au FISC de tous les comptes ouverts de résidents Français en France et à l’étranger.
- Ne pas choisir de banques étrangères ayant des filiales en France : soumises aux mêmes obligations de reporting, et avec le risque de pressions du gouvernement pour arriver à ses fins. L’affaire UBS aux Etats-unis est un très bon exemple.
- Ne pas ouvrir de compte offshore dans la communauté Européenne : les administration fiscales pouvaient mener des « fishing expeditions », c’est à dire collecter des informations larges pour obtenir des listes de contribuables français ayant ouvert des comptes dans un pays Européen.
- Ne pas établir de lien entre un compte bancaire en France et un compte offshore : pas de virement lors de l’ouverture du compte offshore ni de transfert du compte offshore vers le compte en France.
- Utiliser une bonne vieille valise de billets : les dépôt en espèces ne laissent pas de traces. Cette pratique a été utilisée pendant de nombreuses année pour faire passer des fonds en Suisse par exemple.
- Se déplacer dans un paradis fiscal pour ouvrir un compte offshore : même si il était possible d’ouvrir un compte offshore à distance, la méthode la plus discrète était de prévoir un déplacement sur place pour ouvrir le compte directement dans une agence locale.
- Ne pas effectuer de paiement en France avec une carte offshore : toute opération faite en France avec une VISA ou MasterCard peut ressortir très facilement.
- Utiliser un Compte Numéroté : aussi appelé comptes anonymes car il étaient identifiés uniquement par leur numéro, ces comptes – qui ont quasiment disparu – apportaient un maximum de confidentialité et permettaient aussi d’avoir des cartes de retraits anonymes. Les banques Suisses proposaient ce genre de service.
La mise en place de l’AEOI va rendre l’utilisation de comptes offshores « discrets » quasiment impossibles.
Les juridictions couramment utilisées pour ouvrir des comptes offshore sont les suivantes :
- Belize
- Chypre
- Hong Kong
- Ile Maurice
- Lettonie
- Liechtenstein
- Nevis
- Seychelles
- St Vincent & Grenadines
- Singapour
- Suisse
Mais toutes ces juridictions ont signé les accords AEOI, ce qui signifie que les noms des bénéficiaires de comptes hébergés dans ces juridictions seront communiqués au FISC à partir de 2017 pour les comptes recensés en 2016.
Les pays d’Europe n’ayant pas encore signé les accords sont :
- Arménie
- Azerbaïdjan
- Biélorussie
- Bosnie
- Georgie
- Kazakhstan
- Macédoine
- Moldavie
- Monténégro
- Serbie
- Ukraine
- Vatican
Parmi les autres pays hors-Europe n’ayant pas (encore) signé, on peut citer Taiwan et la Thaïlande
Mais avant d’aller en Azerbaïdjan ou en Thaïlande pour ouvrir un compte bancaire offshore, prenez en compte les aspects suivants :
- Est-ce que le pays est stable politiquement ?
- Quels sont vos recours légaux en cas de problèmes avec votre compte bancaire ?
- Est-ce que vos partenaires commerciaux accepteront de payer un compte bancaire « très exotique » ?
- Pourrez-vous facilement accéder à vos fonds et effectuer des virements vers d’autres comptes bancaires étrangers (pour payer vos fournisseurs par exemple) : pas de système SEPA.
- Qu’est-ce-qui vous garantit que ce pays ne signera pas les accords AEOI le mois prochain ?
Déposer de l’argent c’est facile, le retirer pour l’utiliser, c’est plus compliqué.
Si vous ouvrez un compte offshore pour y déposer 5.000 ou 10.000 Euros, vous pourrez utiliser votre carte de retrait pour profiter de votre argent.
Mais si vous ouvrez un compte offshore pour recevoir des dividendes, les sommes accumulées sur ce compte pourront dépasser les 100.000 EUR voire 500.000 EUR ou plus. Et vous ne pourrez pas les retirer avec une simple carte bancaire, vous ne pourrez pas non-plus faire de virement sur votre compte personnel, donc il sera difficile d’utiliser cette argent en France.
Quelles sont les options :
- Vous investissez à l’étranger dans une société offshore,
- Vous investissez à l’étranger dans l’immobilier à partir de votre société offshore,
- Vous déménagez à l’étranger, pas forcément dans le pays offshore qui héberge votre compte bancaire, et vous déclarez ce compte offshore à votre nouvelle administration fiscale, cela vous permettra alors de l’utiliser pour votre vie quotidienne et vos investissements locaux.
- Vous n’y touchez pas et laissez fructifier cette argent, mais ce « Luxe » est en général réservé à ceux qui n’en ont pas besoin.
Il y a aussi d’autres options plus complexes et plus difficiles à mettre en oeuvre pour vous permettre de rapatrier votre argent en France. Dans ce cas il est préférable de faire appel à des experts pour définir le montage le plus adapté.